Le jour où Linda a parlé de sa valise en carton

La veille des vacances c'est quand même un joyeux bordel tu sais. On a pas une minute à soi, on a peur d'oublier un truc et ce stress ne s'en va qu'une fois qu'on a quitté sa ville. Tant pis si le chargeur de portable est resté sur sa petite prise de prédilection dans la chambre, ou s'il reste un yaourt qui périme dans deux jours dans le frigo. Des magasins de téléphonie on en trouvera sur le chemin ou à destination et le yaourt on le virera le retour. Je n'échappe pas à la règle de la masse populaces et depuis 22h heure officielle (+2 hein parce que j'ai fait des heures supp, pas que j'ai forcément une conscience professionnelle mais plutôt que j'ai envie que cette année mes vacances ne soient pas gâchées par la Firme), heure où j'ai foutu mon tailleur dans la bannière de la lingerie de la Firme je suis en cances-va !
Là où on te rabâche à longueur d'année que dès qu'c'est les vacances c'est la relâche, le speed qui se fait la malle et les lunettes qui se vissent sur le nez en même temps qu'une margarita frozen dans ta main et bien tu te retrouves avec ta valise pas faite, la litière du chat craspouille, les ongles pas fait et la lessive sèche de deux semaines toujours sur l'étendoir (autrement appelé tancarville dans certaines contrées).
En même temps je devrais plus me faire avoir, tout faire en last minute, j'veux dire j'ai pas été élevé comme ça bordel ! Dans la maisonnée de baby Lolita on préparait le contenu de la voiture une à deux semaines avant. Les sacs, cartons, valises s'empilaient ainsi sur la grande table de la salle à manger sous l'oeil militaire de Mummy en suivant scrupuleusement la liste dactylographié par Daddy.
Ahhhh les listes parfaites pour des vacances parfaites quelle histoire ! Le nombre de culottes correspondant au nombre de jours plus une, en cas d'invasions Russes, de rencontre d'une bombasse atomiquasse, d'une gastro de derrière les fagots. Les robes, shorts selon les gouts, les chaussures qui vont avec, et celles qu'on peut potentiellement mettre mais en fait on est pas sûre parce que bon si on marche beaucoup tu vois c'est la merde avec ses shoes-là. Et puis aussi les jeans et pulls parce que l'été c'est plus c'que c'était ma brave dame ! Les maillots de bains, qui vont crescendo avec un bronzage optimal, ah oui puis du coup on se paye un aller-retour dans la trousse de toilettes pour y rajouter pêle-mêle un indice 50, 25, 5 et aussi une huile de bronzage qui quand on a la peau laiteuse comme la mienne fera virer un bronzage sexy en un coup de soleil comique. Il faut penser au chargeur de portable, à celui de l'ipod, à celui de l'appareil photo et du coup prendre une prise multiple pour éradiquer le problème de faire un choix sur quoi recharger et quand. Et puis qu'est-ce qu'on se met sur le cul pour dormir ? Bon si c'est des vacances en amoureuz' c'est cool primo on allège sa valise et secundo on exhibe ses courbes sous les yeux gourmands d'une dulcinée trop love. Mais si on part entre potes, au camping, avec de la famille le côté look my body beautiful devant Mémé ça risque de pas le faire. Prendre quelque chose pour le loisir aussi c'est cornélien (oui comme Pierre Corneille pas comme Chris Cornell) comme choix ! Perso si j'emmène un bouquin, genre le pavé que je regarde depuis 6 mois en me disant nan ça j'aurais le temps de le lire qu'en vacances, bah tu peux être sûre que dès que j'aurais la possibilité d'en acheter un autre aussi gros, aussi lourd (surtout dans la valise) et bah je le ferais et je laisserais le livre qui a attendu 6 mois moisir en enfer dans mes bagages. Alors du coup prendre un livre j'ai arrêté. Juste j'achète des magazines de merde plein de people pour le trajet parce que c'est un rituel de vacances qu'on se transmet de mère en fille. Par contre pas question de partir sans Raspoutine. Et il prend de la place pépère avec tout ses cables. Mais because transfert de photos en fin d'journée, écriture dans les temps calme, mattage de film, audiothèque toussa toussa j'ai pas trop le choix hein. Ah en parlant de musique je bénis la fée technologie d'avoir évoluer depuis l'époque du walk-man. Je me souviens qu'adolescente c'était la panique la veille du grand départ pour faire des cassettes bien comme y fallait, avec les derniers trucs entendus à la radio (radio béton sans faire de la pub mais un peu quand même) pour éviter d'enchaîner de la drum'n'bass par du batcave. Nan maint'nant tu checkes rapidement tes mp3 t'en rajoutes deux trois téléchargés glanés virtuellement en toute légalité o_O et pifpafpouf (comme les canards) t'es prête pour mettre une bande son sur tout ton été.

Alors quand tout est prêt, que ta valise est à deux doigts de craquer, que t'es au taquet pour choper ton train bah il te reste plus qu'à ranger la tornade que tu viens de faire dans ton chez toi. Oui tu sais toutes les fringues que t'as essayé mais qu'en fait t'emmène pas et que t'as laissé trainer par terre, la vaisselle que t'as pas pris le temps de faire parce que t'as mangé deux knackis en de-spee avant de t'attaquer à la trousse de maquillage, les poubelles à vider histoire que ton appart sente pas la décharge à ton retour, à vérifier l'eau, le gaz, si le four est éteint, si les factures sont à jour etc... Faire des papouilles au chat aussi sans lui dire que tu l'abandonnes parce que t'as lu dans un magazine de merde acheté durant tes précédentes vacances que ça traumatisait le chat mais en lui disant que tu l'aimes, que tu reviens vite, qu'il va te manquer et que tu lui ramèneras des spécialités de croquettes de la région. Oui t'es concon devant ton chat, mais fais comme moi assume.

Devant cette énumération il y a la Ze question cruciale qui te brûle les lèvres c'est pourquoi Lolita, dans son immense bonté faut bien l'avouer, tu as perdu pris du temps pour nous écrire des mots d'amour, des mots de tout les jours qui nous font quelque chose [...] alors que t'es über à la bourrasse dans son compte à rebours "Matabiau Here I Am" ? Et bien sache, que je fume beaucoup, que depuis la loi anti-tabac je me refuse aux corvées pendant une pause clope et que je fume encore plus quand je suis speedée ... hahem, moi j'dirais c'est pas gagné la valoche !

En tout cas à dans plus tard les travailleurs !